Dans le cadre de l’atelier culturel,
et grâce au financement du FSE et du collège Salinis nous allons assister à la représentation
de L’enfant et les sortilèges, oeuvre composée par Maurice Ravel.
Nous travaillerons sur cette version que j’ai découvert grâce à ma prof de lycée Melle Felz Que le temps passe vite…. les années lycée sont bien éloignées.
C’est avec plaisir que je vous ferai à mon tour découvrir cette oeuvre
Donc l’enfant et les sortilèges est un opéra, nommé fantaisie lyrique, en deux parties dont le livret fut écrit par Colette.
Sur une musique de Maurice Ravel.
Les élèves de 4è de cet atelier connaissent ce compositeur puisque nous avons travaillé sur le boléro…
L’œuvre fut créée le 21 mars 1925
Trouvez ci-dessous un documentaire sur le grand chef d’orchestre Simon Rattle, certes il n’y a pas de représentation scénique mais la qualité audio et vidéo vaut largement le coup d’oeil…vous y verrez les principales parties, ainsi que l’orchestre. ( c’est juste pour le plaisir de l’oreille)
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- Internet est une richesse…regardez cette version instrumentale, avec une animation…réalisée à partir de dessins d’enfants en primaire ? je n’en sais pas plus..mais ça vaut le détour
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- Abordons à présent
Puni par sa mère à rester seul dans sa chambre, un enfant s’en prend furieusement à tout ce qui lui tombe sous la main. C’est alors que la magie entre en scène : un à un, les objets brisés et les animaux meurtris vont s’animer et prendre la parole pour exprimer leurs remontrances et leurs plaintes. Cette tournure féerique permettra au méchant enfant de prendre conscience de la cruauté aveugle dont il a fait preuve envers son entourage
- Vous verrez donc sur scène différents personnages: L’Enfant et sa mère. Un Pâtre ( un berger). Le Petit vieillard (L’Arithmétique) La Princesse. Une Pastourelle
- Mais aussi des animaux qu’il a embêtés: Le rossignol, la chauve-souris, la chouette, la libellule, un chat et une chatte, un écureuil, et une rainette.
- des objets, les éléments qu’il a abîmés, ou déchirés…et qui prennent vie: le fauteuil, la bergère, l’Horloge comtoise, la tasse chinoise, la théière, le feu, un arbre
Je ne sais pas du tout quels seront les costumes ou la mise en scène choisie pour la représentation de Toulouse…Ce sera la surprise 🙂
- Le fauteuil la bergère et les meubles: Votre serviteur humble bergère
- Au tour de l‘horloge comtoise de prendre vie
l’enfant est adossé au mur, reprend son calme après une telle frayeur. Mais soudain….
L’HORLOGE Ding, Ding, ding, ding; Et encore ding, ding, ding! Je ne peux pus m’arrêter de sonner! je ne sais plus l’heure qu’il est! Il m’a ôté mon balancier! J’ai des affreuses douleurs au ventre! J’ai des courant d’air dans mon centre! Et je commence à divaguer!
L’ENFANT Ah! l’horloge marche.
L’H Ding, ding, ding…..Laissez-moi passer, que j’aille cacher ma honte ! Sonner ainsi à mon âge! Moi, moi qui sonnait de douces heures, heur de dormir, heure de veiller, heure qui ramène celui qu’on attend, heure bénie où naquit le méchant enfant! Peut-être que, s’il ne m’eût mutilée, rien n’aurait jamais changé dans cette demeure peut-être qu’aucun n’y fût jamais mort…Si j’avais pu continuer de sonner,toutes pareilles les unes aux autres, les heures ! Ah! laissez-moi cacher ma honte et ma douleur Le nez contre le mur! Ding, ding, ding…
Sonnant lamentablement, elle traverse la scène et s’en va à l’autre bout de la pièce. Face au mur elle redevient immobile. On entend deux voix nasillardes au ras du sol….
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- Duo de la théière anglaise et de la tasse chinoise.
La théière: How’s your mug?
La tasse: Rotten!
La théière: ...better had…
La tasse: come on!
La théière: Black and costaud, black and chic, black, black, black Jolly fellow, jolly fellow, black, I punch Sir, I punch your nose, I punch, I Knock out you, stupid chose! Black, black and thick, and vrai beau gosse and vrai beau gosse, I boxe you, I boxe you, I marm’lad you.
La tasse: Kengça fou, Mahjong, kengça fou, Puis’kong kongpranpa, ça ohrâ, Ça ohrâ, ça ohra, Ça ohrâ Caskara, hara-kiri, Sessue Hayakawa, Hâ!, Hâ,Hâ, Ça ohrâ, ça ohrâ hâ,Ça ohrâ, ça ohrâ, Ça ohrâ toujours l’air chi-no-â!
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L’enfant atterré : oh ma belle tasse chinoise
- Le feu bondissant hors de la cheminée : bondissant hors de la cheminée, éblouissant et en furie…
LE FEU : Arrière! Je réchauffe les bons, mais je brûle les méchants! Petit barbare imprudent, tu as insulté à tous les dieux bienveillants, qui tendaient entre le malheur et toi la fragile barrière !
Ah! Tu as brandi le tisonnier, renversé la bouilloire, éparpillé les allumettes, gare ! Gare au feu dansant ! Tu fondrais comme un flocon sur sa langue écarlate.
Ah!…. gare! Je réchauffe les bons! Gare! je brûle les méchants! Gare! Gare! Gare à toi!
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Le feu s’élance et puis poursuit d’abord l’enfant qui s’abrite derrière les meubles.
Derrière le feu, née sous ses pas, monte la cendre. Elle est grise, le feu joue avec et se laisse éteindre. Au moment où il cesse de briller, l’ombre envahit la chambre, le crépuscule est venu, la couleur du ciel présage le lever de la pleine lune.
L’ENFANT à demi-voix J’ai peur , j’ai peur…
Des rires menus lui répondent. Il cherche et voit se soulever les lambeaux déchirés de la tenture. Tout un cortège de personnages s’avance, un peu ridicules mais très touchants.
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- Il y a la pastourelle, le pâtre, les moutons, le chien, la chèvre …Une musique naïve de pipeaux et de tambourins les accompagne.
LES PATRES Adieu, pastourelles!
LES PASTOURELLES Pastoureux, adieu
LES DEUX Nous n’irons plus sur l’herbe mauve. Paître nos verts moutons!
EUX Las notre chèvre amarante
ELLES: las, nos agneaux roses tendres !
EUX: las, nos cerises zinzolin!
LES 2 Notre chien bleu!
EUX le bras tendu, pastourelles, nos amours semblaient éternelles, nos pipeaux
ELLES La bouche en coeur, pastoureaux, éternels semblaient nos pipeaux.
EUX L’enfant méchant a déchiré notre tendre histoire, Pâtre de ci, pastourelle de là. l’enfant méchant qui nous doit son premier sourire
ELLES Pâtre de ci, pastourelles de là; L’enfant ingrat qui dormait sous la garde De notre chien bleu.
EUX Las, notre chèvre amarante! Las, nos roses et verts moutons! Adieu pastourelles
ELLES /Pastoureux, adieu!
- ils s’en vont, l’enfant s’est laissé glisser tout de son long à terre la figure cachée dans ses bras, il pleure. Il est couché sur les feuilles lacérées des livres. Parmi ces feuilles apparaît la princesse de ces contes lus.
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L’ENFANT Ah! C’est elle! C’est elle!
LA PRINCESSE Ah! oui, c’est elle, ta princesse enchantée. Celle que tu appelais dans ton songe, la nuit passée.Celle dont l’histoire commencée hier, te tint éveillé si longtemps.Tu te chantais à toi même: « elle est blonde avec des yeux couleur du temps.» Tu me cherchais dans le coeur de la rose et dans le parfum du lys blanc.Tu me cherchais, tout petit amoureux,et j’étais, depuis hier ta première bien-aimée!
L’ENFANT Ah! C’est elle! C’est elle!
LA PRINCESSE Mais tu as déchiré le livre. Que va-t-il arriver de moi? Qui sait si le malin enchanteur. Ne va pas me rendre au sommeil de la mort, ou bien me dissoudre en nuée? Dis, n’as tu pas regret d’ignorer à jamais. Le sort de ta première bien-aimée?
L’ENFANT (tremblant) Oh! ne t’en va pas! Reste ! Dis-moi…Et l’arbre où chantait l’oiseau bleu?
LA PRINCESSE (désignant les feuilles éparses) Vois ses branches, vois ses fruits, hélas…
L’ENFANT (anxieux) Et ton collier, ton collier magique?
LA PRINCESSE Vois ces anneaux rompus, hélas…
L’ENFANT :Ton chevalier? Le prince au cimier couleur d’aurore? Ah qu’il vienne, avec son épée…Si j’avais une épée! Une épée! Ah dans mes bras, dans mes bras! Viens je saurai te défendre!
LA PRINCESSE Hélas petit ami trop faible, que peux-tu pour moi? Sait-on la durée d’un rêve? Mon songe était si long, si long. Que peut être à la fin du songe, c’eût été toi, le prince au cimier d’aurore!…Le sol bouge et s’ouvre au-dessous d’elle. A l’aide! A l’aide! Le sommeil et la nuit veulent me reprendre.
L’ENFANT (la retenant en vain par sa chevelure d’or, par ses longues mains blanches) Mon épée! Mon épée! Mon épée!
Mais une force invisible aspire la princesse qui disparaît sous terre
L’ENFANT : Toi le coeur de la rose, toi le parfum du lys blanc, toi tes mains et ta couronne, tes yeux bleus et les joyaux….Tu ne m’as laissé comme un rayon de lune qu’un cheveu d’or sur mon épaule, un cheveu d’or et les débris d’un rêve.
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Il se penche et cherche parmi les feuillets épars la fin du conte de fées mais en vain…il cherche.
Tous ceux ci sont des livres arides et d’amères et sèches leçons
De petites voix aigres sortent d’entre les pages de son livre déchiré et qui laissent voir les malicieuses et grimaçantes petites figures des chiffres. D’un grand album, plié en forme de toit, sort un petit vieillard bossu, crochu, barbu vêtu de chiffres, coiffé d’un , ceinturé d’un mètre de couturière et armé d’une équerre. Il tient un livre de bois qui claque en mesure, et il marche à tout petits pas dansés, récitant des brides de problèmes.
- LE PETIT VIEILLARD apparaît, c’est l’arithmétique dont les pages déchirées faussent les calculs
Deux robinets coulent dans un réservoir! Deux trains omnibus quittent une gare à vingt minute d’intervalle. Valle, valle, valle!
Une paysanne, zanne, zanne, zanne. Porte tous ses oeufs au marché!
Un marchand d’étoffe, toffe, toffe, toffe. A vendu six mètres de draps!
Il aperçoit l’enfant et se dirige vers lui de la plus malveillante manière.
L’ENFANT Mon dieu c’est l’arithmétique!
LE VIEILLARD Tique, tique, tique!
LES CHIFFRES Tique, tique, tique!
LE VIEILLARD 4 et 4 = 18 11 et 6 = 25 4 et 4 = 18 7 x 9 = 33
L’ENFANT (surpris) 7 x 9 = 33 ?
LES CHIFFRES (sortant de dessous les feuillets) 7 x 9 = 33
L’ENFANT 4 et 4 ?
LE VIEILLARD( soufflant) 18 !
L’ENFANT 11 et 6 ?
LE VIEILLARD 25 !
L’ ENFANT: 4 et 4 ?
LE VIEILLARD 18 !
L’ENFANT ( exagérant ) 3 x 9 = 400 !
LE VIEILLARD Millimètre, centimètre, décamètre, hectomètre, kilomètre, myriamètre, faut t’y mettre! Quelle fête! Des millions, des billions, des trillions, et des frac-cillions!
LES CHIFFRES (entraînent l’enfant dans leur danse) Deux robinets coulent dans un réservoir! Deux trains omnibus, quittent une gare à deux minutes d’inter…
LE PETIT VIEILLARD Une paysanne, zanne, zanne, zanne. Porte tous ses …
LES CHIFFRES Un marchand d’étoffe, toffe, toffe, toffe. A vendu six…
LE VIEILLARD Deux robinets coulent dans un réservoir!
LES CHIFFRES Une paysanne, zanne, zanne, zanne. S’en va-t’au marché…
LE VIEILLARD ET LES CHIFFRES ( ronde folle ) 3 x 9 ? 33, 2x 6 ? 27, 4 et 4 ? 4 et 4 ?, 2x 6 ? 31 ! 4×7 ? 59 ! 5×5 ? 43, 7 et 4 ? 55, 4 et 4 ! 5 et 7 !, 25, 37! AH!
( L’enfant tombe, étourdi, de tout son long. Le petit vieillard et les chiffres s’éloignent.)
LE VIEILLARD (paraissant d’un côté de la scène) 4 et 4 ? 18 !
LES CHIFFRES ( s’amusant de même mais de l’autre côté de la scène ) 11 et 6 ? 25 ! 33 !
LE VIEILLARD Z’HUIT !
L’ENFANT : oh ma tête !
Le chat roule et joue avec une balle de laine. Il arrive auprès de l’enfant et veut jouer avec
Oh ma tête ma tête
- LE CHAT/ DUO
L’enfant se relève et voit le chat : C’est toi chat ? que tu es grand et terrible ! Tu parles aussi sans doute ?
le chat fait signe que non et se détourne de l’enfant. Une chatte blanche arrive dans le jardin s’enchaîne un duo miaulé.
Musique d’insectes, de rainettes de crapauds de rires de chouettes de murmures de brise et de rossignols
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- Scène à la nuit tombée : l’arbre
L’ENFANT ah quelle joie de te retrouver, jardin. Il s’appuie à un arbre qui gémit. Quoi ?
L’ARBRE ma blessure, ma blessure
L’ENFANT : quelle blessure ?
L’ARBRE : celle du tu fis aujourd’hui à mon flanc avec le couteau dérobé….hélas ! elle saigne encore de sève…
les autres arbres nos blessures, nos blessures….elles sont fraîches et saignent encore de sève….ô méchant
l’enfant apitoyé appui sa joue contre l’écorce, une libellule puis 2 passent et repassent.
- Apparition de la libellule/ elles se cherchent.
LA LIBELLULE Où es tu ? je te cherche, le filet…Il t’a prise….o toi, chère….longue et frêle, tes turquoises, tes topazes, l’air qui t’aime, les regrette moins que moi….
LE ROSSIGNOL aaah
LA LIBELLULE; seule seul, je languis je te cherche. (à l’enfant) rends la moi, où est elle ? ma compagne, rends la moi !
L’ENFANT : je ne peux pas ! je ne peux pas !
LA LIBELLULE où est elle ?
L’ENFANT je ne puis…la libellule que j’ai prise….percée d’une épingle…..contre le mur
- LA CHAUVE-SOURIS
LA CHAUVE SOURIS Rends la moi tsk tsk rends la moi ma compagne, la chauve souris….tu sais ?
- L’ECUREUIL
Du haut de l’arbre parmi les noisettes éclatées.
L’ENFANT: ils s’aiment, ils sont heureux, ils m’oublient. Ils s’aiment ils m’oublient …je suis seul…..Maman !
a ce cri toutes les bêtes se dressent, se séparent, les unes fuients, les autres accourent menaçantes, mêlent leurs voix à celles des arbres.
- LES BETES, LES ARBRES
Ah! c’est l’enfant au couteau! C’est l’enfant au bâton!Le méchant à la cage! Le méchant au filet! Celui qui n’aime personne, et que personne n’aime!
Faut-il fuir? Non il faut le châtier. J’ai mes griffes! j’ai mes dent! J’ai mes ailes onglées! Unissons nous, unissons nous! Ah!
Toutes les bêtes fondent à la fois sur l’enfant, le cernent, le poussent, le tirent. C’est une frénésie, qui devient lutte, car chaque bête veut être seule à châtier l’enfant. Elles commencent à s’entre déchirer. L’enfant pris, délivrer, repris, passe de pattes en pattes.
Au plus fort de la lutte il est projeté dans un coin de la scène, et les bêtes l’oublient, dans leur ivresse de venger.
Presque en même temps, un petit écureuil blessé vient choir auprès de l’enfant, avec un cri de douleur.
Les bêtes honteuses, s’immobilisent se séparent et entourent de loin l’écureuil qu’elles ont meurtri…Arrachant le col de sa chemise, l’enfant lie la patte blessée de l’écureuil, puis retombe sans force. Profond silence, stupeur parmi les bêtes.
UNE BETE Il a pensé la plaie UNE AUTRE BETE Il a pensé la plaie….Il a lié la patte…Etanché le sang
D’AUTRES BETES Il a pensé la plaie
LES BETES (entre elles)IL souffre, il est blessé, il saigne, il a pansé la plaie, il faut lier la main, étancher le sang. Que faire ? Il sait, lui, guérir le mal.Que faire? Nous l’avons blessé… Que faire ?
UNE BETE Il appelait tout à l’heure…LES BETES Il appelait…
UNE BETE Il a crié un mot, un seul mot: « Maman! »
LES BETES « Maman! »
UNE BETE Il se tait… va-t-il mourir ?
LES BETES Nous ne savons pas lier la main…Etancher le sang….
UNE BETE (désignant la maison)C’est là qu’est le secours! Ramenons le au nid! Il faut qu’on l’entende, là-bas le mot qu’il a crié tout à l’heure…Essayons de crier le mot…
Les bêtes toutes ensemble soulèvent l’enfant inerte et pâle, et l’emportent pas à pas vers la maison….
LES BETES(hésitant, tout bas) « Ma…man » (plus haut) « Ma…man »
L’enfant ouvre les yeux, essayant de se tenir debout. Les bêtes l’aident (Toujours plus haut) « Ma…man »
LES BETES Il est bon, l’enfant, il est sage, bien sage, il est si sage, si bon. Il a pansé la plaie, étanché le sang. Il est si sage, si sage, si doux. Il est bon, l’enfant, il est sage, bien sage. Il est si doux.
L’ENFANT(tendant les bras) Maman!