Question: Une oeuvre musicale peut-elle participer à la résistance ?
Pour y répondre nous aborderons la notion de résistance, puis de témoignages de rescapés de la guerre et de la barbarie des hommes.
C’est une séquence « formatée » pour votre l’oral HDA, je sais qu’en ce début d’année , vous allez avoir un peu de mal à vous y mettre, mais j’ai tenu compte des remarques de mes élèves des années précédentes… …Placer en début d’année ça évite de galoper.
A. Objectifs à atteindre :
– En musique : cerner quelques éléments de la musique contemporaine et leurs procédés d’écriture.
– En production personnelle : Créer une oeuvre musicale qui pourrait vous donner une conclusion très originale pour votre oral voir même être votre oral lui même….
– Pour l’oral : travailler sur la formulation de la problématique qui a été si difficile à acquérir par nos élèves l’année dernière. Et qui permet d’orienter vos pistes de travail, et votre oral.
– En pratique vocale : aborder la chanson engagée.
–En compétence du socle commun : validation de la compétence 1 : utiliser des mots précis pour s’exprimer, être sensible aux enjeux esthétiques et littéraires et humains d’un texte littéraire ainsi que la compétence 5 : Etre capable de présenter une œuvre en l’inscrivant dans une période et en expliquant la portée.
-Intégrer ma séquence à la thématique : Art Etat et Pouvoir, les arts du son
– Et pour finir et ce n’est pas des moindres : présenter votre oeuvre au concours du CNRD 2015 -2016. Sachant que l’année dernière , 6 élèves de Salinis avaient obtenu le premier prix en production collective.
Mais avant tout , nous allons à l’oral et dans le cadre de nos premiers cours, définir ensemble le sujet de ce concours : résister par l’art et la littérature.
B. DEFINITIONS
Qu’est ce que résister pour vous, adolescent ? Nous avons échangé à l’oral ces quelques idées
- se défendre
- supporter
- refuser une idée qu’on nous a imposé
- se battre contre quelque chose d’obligé
- lutter
- ne pas se laisser faire, ne pas se soumettre.
- se donner les moyens de …
A question « Comment l’ homme a-t-il pu résister dans le cadre de la seconde guerre mondiale ? » vous avez apporté comme précisions
- Choisir de résister par une lutte armée, par les tracts, les caches, la nourriture.
- Résister par la presse, la radio
- Se réunir pour s’unir et devenir une force.
- Par une résistance par une lutte passive
- Résister pour survivre
- Résister face à l’oubli
- Résistance à l’angoisse due à l’obsédante ronde des souvenirs, aux traumatismes, à la culpabilité d’être revenu.
- Résister pour être fidèl(e) aux promesses faites à ceux/celles qui n’ont pas survécu à cette guerre .
Et résister par l’Art ?
Dans le cadre de ce concours du CNRD , on va intégrer l’art comme un moyen d’expression musicale puisque vous allez créer une oeuvre musicale par binôme.
Et la littérature ….
Nous allons prendre appui sur les cours de Mmes Berger, Dabezies, Leproust, Sereillac pour découvrir
l’oeuvre de Jacques Prévert
merci à ces collègues pour les échanges toujours pertinents et enrichissants 🙂
C. Activités d’Ecoutes :
- oeuvre de référence : Henryk Gorecki, 3è symphonie des chants plaintifs
D. Pratique vocale : le chant des partisans
Merci à Mme Leproust pour cette proposition,
qui m’a poussé à aborder « les classiques »
Pourquoi ce chant a-t-il tant d’importance ?
Ce chant a été la musique de début d’émission de La BBC Honneur et Patrie, les français parlent aux français . était une « arme » redoutable et nouvelle pour l’ennemi : la diffusion des informations, des messages codés et le soutien du moral des français se faisaient par la radio.
L’émission les français parlent aux français telle qu’on pouvait l’entendre sur les ondes en 1943
- 2ème version : Celle de Marc Orgeret qui me semble intéressante dans le cadre de votre création car on entend un ostination rythmique, un choeur et une interprétation solennelle.
- 3ème version : celle du groupe ZEBDA en 1997 tout aussi interessante et qui vous permettrait de conclure de manière originale votre oral HDA…Ce qui pourrait signifier que le devoir de résister reste intemporel, qu’il faut être solidaire pour nous rendre plus fort.Le Chant des Partisans est devenu au fil du temps un chant de lutte politique et de contestation sociale.
Chant des Partisans cours blog 2015
E. CREATION : la musique peut-elle être un acte de résistance ?
oui grâce à votre création musicale en binôme et à l’aide du logiciel AUDACITY
clic sur le logo pour accéder à un tuto pour bien démarrer.
F. LES SUPPORTS : pour ENRICHIR votre création.
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LE RECIT DE RESISTANTS
- Clic sur l’icône ci-dessous pour avoir accès aux vidéos des témoignages.
- Collez le document distribué en cours sur ton cahier
- Et répondez aux questions.
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LA RESISTANCE PAR LES MOTS
1ER POEME : Robert Desnos Ce Cœur qui Haïssait la Guerre
Merci à Mme Berges, ma collègue de français pour cette proposition.
Je ne connaissais pas ce poème.
« Jusqu’à la mort, Robert Desnos a lutté pour ce qu’il avait à dire et pour l’idée de la liberté, qui tout au long de ses poèmes, court comme un feu terrible, claque comme un drapeau parmi les images les plus neuves, les plus violentes aussi. La poésie de Desnos, c’est la poésie du courage. Il a toutes les audaces possibles de pensée et d’expression. Il va vers l’amour, vers la vie, vers la mort sans jamais douter ». [extrait de l’allocution de Paul Eluard, prononcée à l’occasion du retour en France des cendres de Robert Desnos, mort en juin 1945 des privations et du typhus peu de temps après sa sortie du camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie].
Le 8 février 1944, 14 jours avant son arrestation, Desnos note :
« Ce que j’écris ici ou ailleurs n’intéressera sans doute dans l’avenir que quelques curieux, espacés au long des années. Tous les 25 ou 30 ans on exhumera dans des publications confidentielles mon nom et quelques extraits, toujours les mêmes. Les poèmes pour enfants auront survécu un peu plus longtemps que le reste. J’appartiendrai au chapitre de la curiosité limitée. Mais cela durera plus longtemps que beaucoup de paperasses contemporaines. »
Ce coeur qui haïssait la guerre
Voilà qu’il bat pour le combat et la bataille !
Ce coeur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons,
À celui des heures du jour et de la nuit,
Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines
Un sang brûlant de salpêtre et de haine
Et qu’il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent
Et qu’il n’est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne
Comme le son d’une cloche appelant à l’émeute et au combat.
Écoutez, je l’entends qui me revient renvoyé par les échos.
Mais non, c’est le bruit d’autres coeurs, de millions d’autres coeurs
Battant comme le mien à travers la France.
Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces coeurs,
Leur bruit est celui de la mer à l’assaut des falaises
Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d’ordre :
Révolte contre Hitler et mort à ses partisans !
Pourtant ce coeur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons,
Mais un seul mot : Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères
Et des millions de Français se préparent dans l’ombre
À la besogne que l’aube proche leur imposera.
Car ces coeurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté
Au rythme même des saisons et des marées,
Du jour et de la nuit.
2EME POEME : Jacques Prévert, Rappelle-toi Barbara
Merci à ma collègue de français, Mme Sereillac, pour cette proposition.
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
É panouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t’ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N’oublie pas
Un homme sous un porche s’abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t’es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m’en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j’aime
Même si je ne les ai vus qu’une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s’aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N’oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l’arsenal
Sur le bateau d’Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu’es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d’acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n’est plus pareil et tout est abimé
C’est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n’est même plus l’orage
De fer d’acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l’eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.
3EME POEME : Louis AragonLa rose et le réséda
Merci à ma collègue, Mme Dabezies pour cette proposition.
À Gabriel Péri et d’Estienne d’Orves comme à Guy Môquet et Gilbert Dru
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Tous deux adoraient la belle prisonnière des soldats
Lequel montait à l’échelle et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Qu’importe comment s’appelle cette clarté sur leur pas
Que l’un fut de la chapelle et l’autre s’y dérobât
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles des lèvres du cœur des bras
Et tous les deux disaient qu’elle vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles au cœur du commun combat
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Du haut de la citadelle la sentinelle tira
Par deux fois et l’un chancelle l’autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Ils sont en prison Lequel a le plus triste grabat
Lequel plus que l’autre gèle lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Un rebelle est un rebelle deux sanglots font un seul glas
Et quand vient l’aube cruelle passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Répétant le nom de celle qu’aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Il coule, il coule, il se mêle à la terre qu’il aima
Pour qu’à la saison nouvelle mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
L’un court et l’autre a des ailes de Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle le double amour qui brûla
L’alouette et l’hirondelle la rose et le réséda
Louis Aragon, mars 1943 (repris dans La Diane française, 1944)
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LA RESISTANCE PAR LES TRACTS
Merci à ma collègue, Mme Dabezies pour ces documents d’époque.
L’échange est une richesse, cultivons-la !
- LA RESISTANCE DES SONS :
Trouvez ci-dessous des sons mp3 que vous pourrez utiliser dans votre création. Il suffit juste de les enregistrer dans votre session pour pouvoir les manipuler par la suite….
ATTENTION …afin de gagner en efficacité…..pensez à ranger au bon endroit !